Kyuk de Vincent Dionisio – Éditions Rivière Blanche

Vincent Dionisio nous plonge dans une société vivant une situation extrêmement tendue. En effet, la population est à bout et un mouvement qui se veut plus humain s’agrandit. Un leader nommé Pelupaan naît et tente, en construisant le Collège de la Propagande, de combattre le mouvement politique actuel, celui de la Reine Gikochina.

C’est dans cette tension que tombe le lecteur en suivant notamment une jeune femme, Kyuk. Elle se retrouve dans un état amnésique lors de son réveil et va comprendre qu’elle est au beau milieu d’une prison. C’est un petit androgyne, un Zwi, dont le prénom reste inconnu, qui va lui expliquer où elle se trouve. Que fait-elle là ? Au départ, les raisons de sa présence dans ce lieu sont obscures, mais la suite du récit nous dévoile bien des mystères. Le lecteur va en apprendre plus sur le rôle de Kyuk et son importance dans ce jeu de pouvoirs politiques.

 

Vincent Dionisio nous pousse à aiguiser notre sens critique et notre réflexion par les questions que soulève son roman : Une guerre a-t-elle forcément un gagnant et un perdant ? Est-ce que l’humanité est vouée à échafauder sa propre destruction ? Deux mouvements politiques mènent une guerre sans limites. Pourquoi ? La fin est-elle si incertaine ?

 

Son roman est à l’image de 1984 de Georges Orwell, une critique de la société actuelle et du fléau qu’il en découle. Vincent Dionisio met également en avant les relations humaines qui peuvent être parfois complexes, à fleur de peau. Ainsi, il met en avant la capacité humaine à faire ce qu’il y a de mieux et de pire.

Chacun de nous fait face à des épreuves et Vincent Dionisio nous le montre sans détour en nous confrontant à la paralysie d’un personnage face à ses plus profondes blessures. Mais également, à l’instinct de survie qui peut se réveiller d’une manière ou d’une autre pour affronter les pires situations, pour sauver un individu par la nostalgie d’une perte ou se sauver soi-même par pure préservation. Notre construction ne cesse de nous imposer des limites, mais parfois, il est nécessaire de les dépasser.

Ce roman est une réelle réflexion sur la société, sur l’humain, sur notre potentiel pour créer un monde meilleur ou le détruire à jamais. Dans cette histoire, nous sommes ensevelis dans un dilemme aux enjeux colossaux et il sera obligatoire de faire un choix.

Les personnages sont touchants, chacun à sa manière. Vincent Dionisio nous offre une plume qui nous fait traverser d’émotion en émotion, une grande tristesse, de la nostalgie, de la colère, de la rage. Tout y passe et nous pousse à vraiment réfléchir sur notre avenir.

 

Vincent Dionisio est un jeune auteur de talent capable de nous émouvoir et nous faire rire dans ces livres. Son roman de science-fiction, Kyuk, est une profonde critique dont on peut faire énormément de liens avec l’actualité, mais  Requiem pour une citrouille est un roman mêlant le genre du polar et de la science-fiction, drôle et farfelu, qui a été particulièrement apprécié parmi les membres de notre association.

Je vous invite donc à découvrir cet auteur à travers ce roman, mais également les précédents, Menal Ara dont l’histoire est en deux tomes et Requiem pour une citrouille.

 

Karine BOITEL

 

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