Une Prière pour les cimes timides, Becky Chambers, L’Atalante

Une nouvelle fois, Becky Chambers tient sa promesse d’une novella feel-good, le « cosy Chambers » comme je le vois parfois écrit.

Dans un style simple où les dialogues prévalents, nous suivons frœur Dex et le robot Omphale (les fans de K. Dick et de SF ont la référence) à la découverte des habitants de Panga. Les événements dramatiques et les rebondissements scénaristiques sont ceux des rencontres et de la vie de tous les jours, qu’on occulte par habitude et par éducation, et que l’autrice nous révèle sous forme de scénette. C’est le propre de la philosophie de s’étonner de tout ; un état d’émerveillement même (et surtout !) des petites choses et grandes questions comme sa première possession, la naissance et la finitude, ou encore les cimes timides des arbres.

La rencontre puis le cheminement aux cotés du moine et du robot sont l’occasion de passer en revue une société eutopique (et dirons-nous écotopique) faite de recyclage, de respect à la nature et d’entraide. Becky Chambers, via la fiction d’anticipation, nous donne sa vision d’une société heureuse et d’un lendemain possible sans tomber trop naïvement dans l’u-topie, ce non-lieu qui n’existe que dans les fables.

J’attends la suite avec impatience, toujours surprise de me laisser aller à la tendresse, l’œil brillant, au fur et à mesure de ma lecture.

Renommée pour sa SF optimiste, douce et humoristique, Becky Chambers a obtenu le prix Julia Verlanger à Nantes en 2017 pour L’Espace d’un an et Libration. En 2019, elle reçoit le prix Hugo pour sa série « Les Voyageurs », puis en 2022 pour Un psaume pour les recyclés sauvages. En enfin le prix Locus en 2023 pour Une prière pour les cimes timides. Un beau palmarès !

Manon Tardy

Dans le même univers, une chronique est à découvrir sur “Un psaume pour les recyclés sauvages” !

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