Dans son roman Robustia, Betty Piccioli nous replonge dans l’univers de Chromatopia. Ainsi, nous retrouvons le personnage d’Aequo et d’autres personnages au fil du récit.
Nous faisons la connaissance d’une jeune femme nommée Briann, qui vient d’obtenir un poste de conseillère d’Electrum et de Kalel, un conseiller d’Airan qui a perdu son statut d’Electrum lors d’un combat contre Briann.
En parallèle, nous découvrons une cité qui se nomme Robustia. Il s’agit de la capitale qui assure la protection des autres cités contre des denrées. Au sein de celle-ci, chaque alliage de métal correspond à une position sociale et tout se joue sur la force et le courage.
Cependant, Briann souffre d’une maladie. Elle doit donc la cacher aux yeux de tous pour ne pas perdre sa position sociale. Nous pouvons facilement imaginer que ce ne sera pas de tout repos que de tenter de cacher ce qui s’apparente, selon les règles de Robustia, à un signe de faiblesse.
Outre ce qui se passe dans les murs de cette cité, un contexte politique se ternit. En ce sens, les liens commerciaux entre Chromatopia et Robustia s’amenuisent fortement et cela créé de nombreuses tensions. Aequo passe de simple touriste à Robustia, à porte-parole malgré-lui de Chromatopia.
Le lecteur va donc suivre au fil des pages, les points de vue de chacun de ses personnages principaux en alternance au fil des chapitres.
Betty Piccioli poursuit ce qu’elle a entrepris avec Chromatopia, à savoir sa volonté de dénoncer la hiérarchie. Elle illustre une société où l’issue d’un combat conditionne la position sociale du gagnant et celle du perdant. Elle aborde également quelque chose de très important et peu, voire pas, illustrer dans la littérature… le cycle menstruel d’un personnage. En effet, Briann souffre d’endométriose, une maladie qui ne l’empêche pourtant pas d’affronter sa nouvelle position et de se battre. Cette mise en avant de ce qui semble la rendre faible, rend Briann d’autant plus forte et l’humanise. Nous nous attachons à ce personnage dont nous pouvons identifier aisément ses difficultés, ses craintes et son quotidien.
Nous retrouvons avec plaisir la structure du roman Chromatopia, soit quelques passages intercalés en italique entre les chapitres qui nous laissent des pistes, petit à petit, sur une double lecture du récit. Les différentes perspectives des personnages sont habilement menées afin de laisser le lecteur sur sa faim après certains chapitres. L’autrice nous emporte pleinement grâce à sa plume et la justesse dont elle fait preuve pour mettre en lumière les ressentis des personnages.
Betty Piccioli est passionnée par la littérature jeunesse et Young Adult. Vous pouvez également la retrouver dans l’univers des livres-jeux avec Qui a tué Luna San ? Meurtre au Comic Con, paru chez 404 éditions et dans la collection Dans la peau de, chez Larousse Jeunesse.
Je vous invite donc à découvrir une belle plume engagée pour de nombreuses causes et qui apporte un nouveau regard sur la littérature de l’imaginaire. Si vous n’avez pas lu Chromatopia, je ne peux vous conseiller de vous laisser porter par cet univers.
Karine BOITEL