« La magie sera au rendez-vous,
au carrefour des mythes et de la réalité. »
Gauthier Guillemin nous propose un voyage inédit. Au cours de ces deux tomes, nous suivons le Voyageur et Sylve dans leurs quêtes respectives. Une quête d’appartenance pour l’un et une quête pour retrouver ses origines pour l’autre.
Ainsi, l’auteur nous fait voyager au fil des pages au cœur d’une forêt appelée le Dômaine. C’est au milieu de cette forêt que le Voyageur se découvre un pouvoir, celui de se transplaner d’arbre en arbre. À la suite d’une dernière téléportation, il se retrouve au milieu d’un village où vit Sylve, une femme mystérieuse et pleine de vie, dont il va tomber amoureux. S’attachant également à cette communauté, il se retrouve en quête de sa place au sein de ce village.
Outre cela, n’étant pas le seul peuple à co-exister avec cette forêt, des conflits se présentent et le Voyageur est amené à mettre à profit ce pouvoir. Par la suite, il va partir pour une dernière exploration au cœur du Dômaine.
Au bout de neuf mois d’absence et sans nouvelles de lui, Sylve décide d’entamer une excursion dans les profondeurs de cette forêt pour le retrouver. Cependant, ce n’est pas sa seule motivation. Il s’agit aussi de retrouver les racines de son peuple. Sa détermination sera l’élément déclencheur d’une nouvelle voie semée d’obstacles, de découverte, de résilience. L’union fera la force face à une menace bien plus considérable.
La magie sera au rendez-vous, au carrefour des mythes et de la réalité. C’est ainsi que l’auteur nous fait découvrir la complexité de cette forêt et des peuples qui y vivent, allant à des obsessions qui ne sont saines pour personne, des rencontres, des techniques surprenantes.
« Il nous emporte dans une contemplation de la nature
avec douceur et sensibilité. »
Rivages est un premier tome qui nous émerveille, tant par son écriture poétique, que dans la manière dont Gauthier Guillemin nous entraîne au cœur d’un voyage initiatique en gardant une base de la fantasy, sans pour autant s’y inscrire totalement. En effet, il nous emporte dans une contemplation de la nature avec douceur et sensibilité. Il semble donc important de n’avoir aucune attente pour apprécier ce voyage.
À travers ces différents personnages, l’auteur évoque la quête d’appartenance, l’émerveillement et la soif d’apprendre. La nature est au cœur de ce récit, mais l’humain aussi. Et tout particulièrement, ce qui fait de nous des êtres humains. Nos peurs, nos besoins fondamentaux. Mais la vie est également mise en avant au travers de rencontres, de chamboulements, de surprises. En somme, tout ce qui fait la magie de la vie.
Avec ce roman, Gauthier Guillemin nous offre un voyage intérieur au cœur d’une nouvelle culture respectueuse de la nature et invite à contempler cette dernière.
La fin des étiages est un second tome moins contemplatif que le premier, mais tout aussi marquant. La structure reste la même avec des citations de différents poètes tout au long des chapitres. Il nous incite à la réflexion en créant un lien entre le récit et notre réalité actuelle.
Par ce mouvement qui amène un grand changement, l’auteur semble dire qu’il est nécessaire de ne pas rester dans sa zone de confort et d’aller au-devant des obstacles pour grandir et s’épanouir.
Il s’agit également de montrer que l’ouverture au monde est primordiale pour que les populations survivent. Rancune et rancœur ne peuvent aboutir à du positif. Quand l’ambition des uns détériore la nature, les autres se doivent de les arrêter. La nature et la magie de celle-ci ne peuvent que reprendre leurs droits pour que tous puissent vivre en harmonie.
C’est un véritable appel au respect de cette nature et à l’émerveillement de ce qui nous entoure. Nous faisons rapidement le lien entre cette histoire et notre histoire, celle d’une humanité qui ne sait plus prendre soin de sa planète. Une réflexion lourde de sens et qui nous pousse vers l’écologie.
« Gauthier Guillemin […] mêle avec brio poésie,
voyage initiatique et fantasy. »
Gauthier Guillemin est directeur adjoint de collège. Néanmoins, il a l’âme d’un grand voyageur qui s’émerveille de tous paysages. Ainsi, la Guyane, tout particulièrement, n’a plus de secrets pour lui puisqu’il l’a parcouru avec sa famille en moto, canoë, pirogue et avion.
Avec cette apparente dilogie, il nous transporte très loin de notre réalité et en même très près de ce qui fait notre humanité. Il mêle avec brio poésie, voyage initiatique et fantasy. Il nous fait nous interroger quant à ce qui est réellement important dans nos vies et nous pousse à l’aventure et à la contemplation au travers d’une immersion si unique au cœur de la nature. Il signe donc ce qui semble (peut-être ?) être la fin d’une aventure, mais si attachante qu’elle ne lasse pas.
Je vous invite donc à vous laisser porter par ce sentiment de plénitude du premier volet et ce sentiment de mouvement du second volet. Ils reflètent un éloge à la nature et ce qu’il y a de meilleur dans ce monde.
Karine BOITEL