La mort au crâne de plâtre d’Adrien Party N°10
Adrien Party est un grand fan de vampires et nous verrons qu’il n’a pas pu s’empêcher, même si la manière d’aborder la thématique est très originale et c’est tant mieux !
L’aventure s’apparente à un classique Space Opera de bon goût : un vaisseau mystérieusement retrouvé vidé de son équipage dans un triangle des Bermudes spatial ? Une équipe de secours envoyé dont Ino, la pulpeuse blondinette issue de la libidineuse imagination de l’illustrateur de la couverture, Fred Grivaud 😉 et Calmetus, un androïde. Le space opera classique s’arrête bien vite pour se transformer en un cocktail fantastique/savant fou avec des intervenants aux faciès inquiétants, un vaisseau os et et une manière de concevoir le vampirisme révolutionnaire. L’ouverture à une suite est évidente et il est clair que je souhaite bien connaître la destinée du maître de cette toute nouvelle science.
Le monastère des femmes de cire de Christophe Swal N°8
Christophe est un illustrateur de talent avec un parti-pris graphique très sympathique. Il a œuvré dans le jeu de rôles (bin tiens…) et illustre désormais dans le roman populaire , voire même illustre l’une des faces de l’unique fascicule double du Carnoplaste dédié au « rape and revenge » !
L’histoire démarre par une expédition en Thessalie bien dans l’air de la littérature de ce type genre première moitié du XXème siècle. La joyeuse équipe se compose de Clermonde, jeune comédienne parisienne qui en porte tous les stigmates : jolie, ingénue, débrouillarde, de Joséphine sa suivante qui déclenche les sourires de connivence : corset, souffrance, réflexions sans cervelle, ainsi que Bedrettin, le beau berger turc et quelques faire-valoir locaux chargés de la manutention. Le but : un monastère censé rendre la Clermonde fertile. Tout est classique jusqu’à l’arrivée aux abords du monastère où Christophe part dans le délire avec une joie communicative : ça part tellement vite et si loin qu’on croirait (presque) du Brussolo. Ne le ratez pas celui-là ! On regrette que format n’ait pas laisser la place de partir encore plus loin, mais c’était la contrainte du format.
L’homme à la jambe de femme de Nicolas Sorel N°5
Je tiens à le dire je suis un grand passionné des aventures maritimes. Au XVIIIème hein ? Pas les pirates somaliens ou les vikings découvreurs de Colombalade. Du coup, l’ambiance dans l’auberge enfumée des pipes de marins vétérans et les histoires au coin du feu avec quelques gobelets de rhum, c’était quasi gagné ! En plus des pirates ! Le héros de cette aventure épique n’est autre que le capitaine Furibard. L'une de ses jambes est de bois et est sculptée à sa surface la silhouette d’une femme. Dans une crique un galion chargé d’un trésor : la libellule de Tikal. Gardant la crique : huit frégates, en face la goélette de Furibard : l’Amor Doloroso avec un équipage de tueurs d’élite. La goélette tente le passage entre deux frégates. Bon OK, là Nicolas aurait dû éviter. C’est un peu comme Jack Sparrow qui fait des virages à angle droit avec un vaisseau de ligne, ça revient à faire des loopings en Boeing 747 Jumbo mais bon… Et puis c’est un malin le Furibard, il va contourner le problème avec ingéniosité et audace. Et puis après tout, n’est-il pas aussi romantique que cruel ?
Une jolie aventure racontée avec tendresse et bien dans la lignée de ces petis fascicules qui réservent bien des surprises.
Les visiteurs de l’étoile naine de Dominik Vallet N°14
Dominik Vallet est un scénariste BD qui a aussi écrit quelques nouvelles. Je ne le connais pas et le regrette car son humour engagé m’a beaucoup plu. Un vaisseau spatial se dirige vers la Terre afin d’y implanter une colonie pour sauver une civilisation lointaine. Les occupants de véhicule ont l’air bien proche de membres de notre humanité. Humanoïdes, des histoires d’ego et de séduction sexuelle, ce sont pourtant de courageux explorateurs, voire des conquérants si le besoin s’en faisait sentir. Il s’avère que le spationef a été détecté sur Terre et que le président des Etats-Unis, Monsieur Crumb (hommage au bédéaste underground et satire de Trump) et son homologue russe débatte pour savoir qui doit abattre la nef en provenance de Kepker ( !!). Les keplériens eux sont confiants de leur supériorité, ce qui ne les empêchera pas de se retrouver dans le merde, enferré dans un conflit de voisinage On frise la pantalonnade avec beaucoup de second degré et c’est tant mieux. Merci Monsieur Vallet.
Les perles rouges de la déesse dragon d’Elsa Karloff N°6
Elsa Karloff sont les deux acteurs de « The bride of Frankenstein », d’ici à ce que le nom de l’auteur soit un pseudo… Y a baleine sous gravillon.
« Les perles rouges… » commence comme une aventure classique d’exploration dans l’Himalaya. Elle est conduite par Hiro Konichi, scientifique japonais portant les stigmates du petit chef porteur d’un complexe de supériorité. La pin-up fortunée du groupe s’appelle Rose Mellac, elle mêle élégance et arrogance de manière égale. Son amoureux transi, le sherpa Tenzig, et la stagiaire souffre-douleur Magali. Ils sont à la recherche de baies de Goji dotées de capacité régénératrice que l’on doit trouver dans une vallée cachée. Ils la trouvent ! Elle est peuplée de géants plutôt bonasses mais ils ont un secret. Peut-être une créature étrange ? Hiro Konichi va se conduire avec une outrecuidance qui le mènera dans une périlleuse aventure où il entrainera bien malgré eux ses comparses. Bien pensé et bien mené, le fascicule emmène avec gaillardise les lecteurs dans les pentes de l’aventure montagnarde.
Jean-Hugues Villacampa