Tous les jours, le vieux peintre Hokusai reçoit la visite d’un petit moineau qui vend des gâteaux de riz. Le petit moineau est un petit garçon qui s’appelle Tojiro. Il parcourt les rues d’Edo, son panier à la main, vendant aux artisans, aux belles dames et même aux samouraïs les gâteaux que son oncle fabrique.
Hokusaï se prend d’affection pour le petit garçon qu’il décide de prendre sous son aile. Tojiro découvre alors le monde du « vieux fou de dessin », à travers la multitude de ses œuvres, et il abandonne petit à petit l’idée première qu’Hokusaï n’est qu’un vieil excentrique dessinant des dragons magiques.
Ce n’est pas seulement la vie et le monde graphique d’Hokusaï que l’on découvre avec Tojiro, c’est aussi le Japon du début du XIXème siècle, les rues d’Edo (l’actuelle Tokyo), ses habitants, les pratiques et coutumes de l’époque. La vie d’Hokusaï y est dessinée dans les grandes lignes mais avec précision, on y découvre au fil des pages ces œuvres majeures. Les mangas, les shishis, les dessins de comédiens, tout y est. Les peintures de cet artiste incontournable sont accompagnées des aquarelles toujours aussi justes et expressives de François Place, qui nous offre une façon ludique et agréable de découvrir ou de redécouvrir ce grand peintre, à l’origine de tout un art.
Kawamura Tookitarô, plus connu sous l’un de ses nombreux noms d’artistes « Hokusaï » est un peintre japonais qui a vécu à Edo de 1760 à 1849. Il a eu une carrière artistique très longue : il n’a cessé de peindre de ses 18 ans jusqu’à sa mort. Certaines de ses estampes sont aujourd’hui connues internationalement, la plus célèbre étant « sous la vague au large de kanagawa ». Cette estampe fait partie d’un recueil intitulé « Trente-six vues du Mont Fuji ». Dans sa version originale elle est en monochrome bleu.
De son temps déjà il jouissait d’une grande réputation, mais il menait une vie discrète et humble.
Il est le tout premier à avoir fait des « mangas » littéralement « dessins divers et caprices ». Les mangas d’Hokusaï ne sont pas des bandes dessinées, ce sont des manuels de dessins très fournis, couvrant pratiquement l’ensemble du
monde vivant.
Son art lui survécu grâce à la grande quantité d’élèves qu’il a formés et son assiduité à transmettre son art. (Source : dossier pédagogique du Grand Palais consacré à Hokusaï)
Un film récent de Keiichi Hara « Miss Hokusaï » offre un autre point de vue sur la vie de l’artiste : celui d’une de ses filles, qui l’a largement aidé dans son travail. Si l’on peut trouver des choses à redire à ce film d’animation, il n’en reste pas moins un autre moyen de découvrir la vie de ce peintre hors du commun.
ELISE HAROCHE