Serge Brussolo est un écrivain totalement à part. Il a commencé sa carrière dans la collection Anticipation du Fleuve Noir, en a profité pour pousser à l’écriture d’excellents jeunes auteurs comme Laurent Genefort (qui vient de remporter le prix Rosny pour « Points chauds »), il s’est ensuite tourné vers le roman policier de tous les genres : thriller, historiques, etc… puis a subit une période creuse. C’est durant cette époque qu’il s’oriente vers la littérature jeunesse recyclant ses plus belles trames scénaristiques et en créant de révolutionnaires, jamais vues dans la littérature pour jeunes. C’est le succès de Peggy Sue et les fantômes dont Serge Brussolo fera son plus long cycle comportant neuf volumes. Nous parlerons ici du premier qui pose deux des personnages importants de la série : « Le jour du chien bleu ». Peggy Sue est une jeune fille qui dispose d’un pouvoir particulier : elle voit des créatures invisibles aux autres, surnommés fantômes. Ces créatures ont un défaut majeur : elles sont farceuses. Des farces capables d’engendrer de graves accidents, voire des morts. Peggy Sue tente donc au mieux de les contrer mais voilà, les fantômes se sont rendu compte que Peggy les voyait. Et décident donc de l’éliminer, mais voilà « quelque-chose » semble la protéger. Il leur faut donc ruser. Peggy vit avec ses parents et sa sœur. Ceux-ci supportent comme ils le peuvent les incidents qui émaillent la vie de Peggy et causés par les créatures malfaisantes et sont obligés de souvent déménager. Leur pérégrination les emmène dans un village où les fantômes décident de passer la vitesse supérieure et accrochent au-dessus de la ville un soleil bleu qui les isole du reste du monde et qui augmente de manière époustouflante les capacités intellectuelles de toutes les créatures vivantes… ou qui l’ont été. Peggy Sue et les humains présents vont devenir esclaves d’anciens animaux domestiques doués de paroles entre autres. Peggy Sue devra trouver un allié sûr pour sortir de cette situation inextricable et sa ruse et son courage vont être déterminant. Comme dans toutes les aventures de Brussolo le dépaysement est total, les retournements nombreux et le lecteur reste sans souffle devant la succession d’évènements incroyables qui parsèment l’aventure. Peggy Sue prend ses racines dans ce roman où malgré sa vive intelligence et son courage démesuré face à des situations très difficiles reste totalement humaine et douée de compassion.
JEAN-HUGUES VILLACAMPA