Dans « Le paradoxe de la lumière », Francis Guévremont expose un contexte en apparence classique avec la vie d’un couple, Daniel et Judith, sauf qu’il n’en rien. En effet, un incident va bousculer la routine de ce couple : une violente explosion dans leur maison. Mais alors « Qu’est-ce qui se passe ? ». Les premières lignes permettent au lecteur d’obtenir une amorce d’explication. Ainsi, nous apprenons que le premier étage de leurs écuries a disparu et que ce n’est pas la seule chose inquiétante, Judith aussi a disparu. Daniel est donc sous le choc, les pompiers et la police arrivent. L’enquête commence avec l’interrogatoire que va mener Danielle Lyne, une agente au Service de sécurité nationale.
Pour un peu plus de contexte : Judith est une scientifique et l’on apprend qu’elle travaille sur quelque chose de très sensible, qui pourrait révolutionner le monde. Je ne vous en dis pas plus, car il s’agit de l’intrigue principale du roman : que fait Judith et pourquoi ? Qu’est-ce qui s’est vraiment passé ?
À partir de ce moment, Daniel remet en question tout ce qu’il sait à propos de Judith. C’est un fouillant dans sa maison qu’il va trouver un objet, un journal, lui permettant d’en apprendre davantage. Ses filles, Ariane et Hélène, ainsi que lui-même vont alors percer ce mystère au fil du roman.
Au-delà de l’intrigue, Francis Guévremont, nous amène à la fois dans le quotidien de Daniel face à la disparition de sa femme et dans une dynamique d’enquête. J’ai personnellement apprécié cette dynamique de construction qui prend en compte la psychologie du personnage, un homme qui paraît mou, impassible. Mais là encore, il n’en est rien. De l’autre côté, ses filles, qui face à la douleur de la perte de leur mère, réagissent complètement différemment.
L’auteur aborde plusieurs sujets : la famille avec la relation que Daniel entretient avec ses filles ; la relation également entre mère et filles ; le couple en mettant en avant que l’on pense facilement tout connaître de la personne qui partage notre vie et que bien des fois, ce n’est pas le cas ; et la recherche scientifique qui nous amène sur une réflexion socio-politique faisant écho à l’actualité.
Francis Guévremont est né à Montréal. Il est initialement traducteur, notamment pour certains romans d’Ursula K. Le Guin, Sue Rainsford, Rivers Solomon. Il signe avec « Le paradoxe de la lumière » son premier roman.
Si vous ne le connaissiez pas, c’est le moment de le découvrir en tant qu’auteur avec ce roman de science-fiction qui se révèle être une belle lecture sur l’humanité.
Je suivrais personnellement avec attention ses prochaines sorties !
Karine Boitel