« Ginkoo Bilooba, Chronique d’une utopie modeste » de Philippe Caza chez Arkuiris

Faut-il vraiment vous présenter Philippe Caza ?

Nous avons déjà longuement évoqué sur le site imaJn’ère cette célébrité incontournable de la bande-dessinée européenne que nous avons l’honneur d’avoir pour parrain.

Il y a quelques années, Caza tenait très régulièrement un blog de manière régulière. Outre des dessins suivant l’actualité ou flirtant avec élégance sur l’Histoire vue à travers un prisme libertaire, donc écologique, Philippe y écrivait des notules d’une originalité linguistique très distrayante. C’est naturellement que je lui demandais d’écrire une nouvelle pour l’anthologie « Dimension Dimensions » pour la fameuse collection « Dimension » de Rivière Blanche. Malheureusement la direction éditoriale ayant changée et la fameuse collection n’étant pas du tout rentable, l’anthologie sera finalement repoussée et je suis à la recherche d’un nouvel éditeur.

Mais Caza s’étant terriblement amusé de l’exercice a, depuis, fait paraître de nombreuses nouvelles dans diverses anthologies dont celles d’imaJn’ère qu’il illustre aussi !

L’imagination féconde du nouvel écrivain le conduit à écrire des textes décrivant notre Terre après l’apocalypse, tout du moins trois générations après celle-ci. C’est l’ensemble de ces nouvelles qui sont réunies dans Ginkoo-Bilooba formant un roman cohérent dans ce qui s’appelle un fix-up.

L’exercice n’est pas nouveau puisque des très grands s’y sont exercé :  A. E. Van Vogt avec « La Faune de l’espace », Moorcock avec « Elric le nécromancien » et Fritz Leiber avec son « Le cycle des épées » entre autres.

Le roman se découpe en huit nouvelles contant les aventures de Valentina, entrecoupées d’interludes écrits par le narrateur par l’intermédiaire de cette même Valentina.

Si je vous dis que le tout est décoré d’une douzaine d’illustrations couleur, vous devinerez le petit bijou que l’objet représente.

Milieu du XXIIème siècle : c’est la grande bistouille. 90% de la population disparait. En France ça s’organise malgré la montée des températures qui rend le climat tropical, attirant une faune et une flore inhabituelle. Plus d’électricité, plus de plastique et la méthode débrouille ! On se regroupe en petits villages au fonctionnement libertaire. Les anciens transmettent savoir et expérience. GP (Grand Papé) est l’arrière-grand-père de Valentina, la journaliste/factrice/exploratrice de Ginkoo Billoba. C’est un métier complexe le journalisme quand on est bientôt en panne de papier et qu’il est bien compliqué de savoir ce qui se passe à 50 km de là !

Connaissez-vous Lola Lokidor ? Les habitués du blog de Philippe ne peuvent pas oublier cette jeune femme charmante libérée à la langue et l’esprit acérés, superbement décrite par Philippe Caza qui profite honteusement de son talent pour la dessiner, elle profite de sa célébrité pour faire un bref passage dans le fix-up ! Valentina n’est pas mal non plus dans le genre. Elle a un regard à la fois naïf, humain et d’une rare intelligence sur le monde qui l’entoure et son profond respect pour GP et les écrits qu’il a laissé sont autant d’expérience acquise même si les interprétations qu’elle en fait sont parfois un peu déviantes. Nous rencontrerons cependant Lola qui nous fera le coup de l’infirmière.

Je ne raconterai pas ses aventures, sauf qu’elles sont variées et nombreuses ce qui est l’avantage du format nouvelle.

Oui, il s’agit bien d’un monde utopique, une France où on doit faire attention aux hippopotames et où l’on peut chasser l’autruche sous un soleil tropical. Mais à quel prix !

90% de la population mondiale a disparu sans que l’on sache bien pourquoi malgré une série d’hypothèses qui fait sourire. Le nombre de Dunbar est abordé avec une application directe dans notre village préféré. Des groupements de 150 personnes s’autogèrent avec simplicité.

Une utopie modeste mais douce-amère nous mettant face à nos responsabilités. Car NOUS sommes responsables de la Grande Bistouille à venir.

Nous tentons d’appliquer les règles de bonne conduite écologique mais laissons nos maîtres les piétiner avec l’indifférence de ceux qui servent les nantis à des fins opportunistes.

Cette série de nouvelles au travers de ses personnages typés et attirants est une bouffée d’exotisme et d’humanité dont il ne faut surtout pas se priver.

Enfin, d’après une source très fiable (moi !), il semblerait que le sieur Philippe Caza soit repris du virus de l’illustration – ce qui est une TRÈS bonne nouvelle.

La couverture de ce bel objet montre quelques personnages comme Valentina, Rufa et un Grand Papé qui ressemble opportunément à Philippe Caza lui-même quand il se met en scène dans ses illustrations.

L’éditeur, Arkuiris, a accepté les exigences appropriées de Monsieur Caza. La typo est aérée, le livre possède des rabats et habillé d’un pelliculage mat, tout cela dans un souci de confort et d’esthétisme.

Il est possible de se procurer Ginkoo-Billooba directement ici  

Ou sur le stand d’Arkuiris où Philippe Caza sera présent à imaJn’ère 2023 les 13 et 14 mai aux Salons Curnonsky à Angers où Monsieur Caza recevra notre prix Ayerdhal !

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