Laurent Whale nous invite dans une épopée humaine et littéraire en nous immergeant dans la vie et les rêves d’un jeune aborigène en Australie. Ce jeune, nommé Jimmy est docteur en physique des particules et va s’engager pour participer à une célèbre course de voitures propulsées à l’énergie solaire qui se nomme La « Bridgestone World Solar Challenge », pour sensibiliser le monde à la cause de son peuple.
« Le vol du boomerang » est à la lisière des genres, entre polar et aventure. Ce mélange des genres sert à merveille la quête initiatique de ce jeune homme affrontant les préjugés et créant un mouvement social. Ainsi, le lecteur est pris à la fois par le rythme du récit qui s’apparente à un thriller avec des chapitres courts ; et à la fois par l’aventure humaine qui est explorée, celle de ce personnage principal qu’est Jimmy, un jeune plein de rêves, qui tend à être porte-parole de son peuple voulant démontrer au monde la véritable nature de ce dernier, un peuple d’humains.
Le contexte de ce récit n’est pas délaissé puisque Laurent Whale décrit avec justesse une réalité post-apocalyptique avec d’horribles incendies qui ont fait d’énormes dégâts obligeant des populations à se réfugier dans des camps et éradiquant de nombreux animaux. Par ce biais, il alerte sur une réalité écologique grave et oppressante dont tout le monde est capable de faire des liens avec ce qui peut nous attendre dans le futur si on ne fait rien.
Laurent Whale met donc en avant des valeurs de respect et de tolérance face à la différence. Mais il souligne également l’importance de faire attention à notre environnement et notre planète.
Par ailleurs, pour construire son roman, Laurent Whale s’est documenté notamment sur Billy The Kid et s’est fait aider par des ethnologues ayant vécu des années parmi les aborigènes. Cette documentation et ce travail se sent à la lecture, c’est donc d’autant plus plaisant de se laisser emporter par cette aventure sociale et écologique.
Laurent Whale est écrivain, nouvelliste et traducteur franco-britannique. Il a écrit une quinzaine de livres dans les littératures de l’imaginaire et aime avant tout mélanger les genres, ce qu’il réussit avec brio. Il a obtenu plusieurs prix : le Prix Merlin en 2005 pour « Hélas Elias », parue dans « Les enfants du silence » (2004) ; et en 2011, il remporte le prix Rosny aîné pour « Les pilleurs d’âmes » (2010), réédité par les Moutons Électriques le 15 mars 2023.
Je vous invite donc chaleureusement à découvrir sa plume via « Le vol du boomerang », ses précédents titres ou la réédition des « pilleurs d’âmes », si ce n’est pas déjà fait.
Karine BOITEL