Sous le vent de la liberté de Christian Léourier – Éditions Argyll

Mes lecteurs de chroniques le savent, je suis un immense fan de SFFF et de polars. Mais pas que ! Dans la littérature populaire, j’ai aussi un péché mignon : le roman d’aventure. Du Tarzan d’Edgar Rice Burroughs au grandes épopées de récits maritimes du XVIIIème siècle (Hornblower de Forester mais aussi Alexander Kent et O’Brian).
En fait j’ai été emmené dans cette voie magnifique grâce à deux romans lus très jeune : « L’île mystérieuse » de Jules Verne et « Le Comte de Monte-Cristo » d’Alexandre Dumas. Deux véritables chocs dont je renouvelle la lecture à peu près tous les dix ans.

Mais pourquoi je vous raconte tout ça ? Tout simplement parce que j’ai eu un choc similaire en lisant « Sous le vent de la liberté » de Christian Léourier. Cet écrivain majeur quoique pas aussi connu qu’il le mériterait, tout comme l’ami Brice Tarvel par exemple, nous avait déjà transporté avec son cycle de Lanmeur sorti chez la regrettée maison d’édition Ad Astra, dont faisait partie l’indispensable Xavier Dollo – membre fondateur des éditions Argyll.

Le roman est gros et dense et c’est tant mieux. On regrette même qu’il s’arrête !

Il raconte l’épopée de Jean Kervadec sur une douzaine d’années extrêmement bien remplies comme vous allez voir.
Jean a été élevé par son père, un libertin savant ainsi qu’un prêtre humaniste en opposition amicale avec le premier. Son frère aîné est parti aux États-Unis faire fortune. Le père décède et un gros bourgeois achète le domaine au désespoir de Jean qui décide de retrouver son aîné seul capable de reprendre la maison familiale. Il embarque donc comme matelot sur un de ces navires à voile du XVIIIème siècle. L’épopée commence et elle sera pleine de rebondissements : des aventures maritimes bien sûr mais aussi : une implication dans la guerre entre anglais et « américains », les natifs américains et plus particulièrement les iroquois, de la politique avec l’intervention de Lafayette et de Barbé Marois, la traite des noirs, les dangers de la côte, la rencontre avec le pirate « Le Danois », corsaire libertaire, un petit tour en Indes et les conflits politiques entre anglais français et autre maharaja, la révolution française, la révolte des esclaves, vaudouisme, Terreur…

Bon je suis allé vérifier quelques points historiques bien sûr et Jean de Kervadec est le témoin, voire acteur de fiction, d’événements qui sont tous vrais. Histoires d’amour, trahisons, déceptions, joies, combats, amitié, aventures sont les mots clés de ce roman où Christian Léourier fait preuve d’une érudition confondante et donne une logique vraisemblable à cette série d’aventures ébouriffantes avec une écriture moderne digne de nos grands écrivains du XIXème siècle. Il s’agit donc d’un roman à ne rater sous aucun prétexte !

Jean-Hugues Villacampa

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