BO officieuse des Maîtres des Ténèbres par GNOLL

Après avoir réalisé des bandes originales de jeux de rôles d’esprit old school (le one-page dungeon The Citadel Of Evil de Stuart Robertson, puis le jeu solo italien Dungeons, et enfin le multiprimé Mörk Borg), de jeu de plateau (le Zargo’s Lords de 1979 édité en France sous le nom Zargos), et de comics/figurine en plastique (Cro-Man, ancêtre de Musclor à l’âge de bronze), le mystérieux ensemble de dungeon synth connu sous le nom de Gnoll (une hyène humanoïde apparue dès 1912 sous la plume de Lord Dunsany) décide cette fois d’ambiancer un des livres-jeux les plus célèbres, Les Maîtres des Ténèbres, paru en 1984 sous le titre V.O. Flight From the Dark.

Comme toutes les sorties physiques du label italien Heimat Der Katastrophe, l’album est disponible uniquement en K7, dont le livret permet de retrouver certaines des illustrations de Gary Chalk.

La première piste, assez calme, donne le ton des quinze autres : une surprenante palette sonore dominée par les synthétiseurs, qui ne fera jamais référence comme on aurait pu s’y attendre à la musique médiévale. Le titre éponyme déboule dans les roulements de tambour, avec une mélodie très rythmée qui cite John Williams et Bill Conti, et s’impose comme l’hymne de l’arrivée de Loup Solitaire dans le théâtre des affrontements. S’ensuit un ensemble de morceaux sombres et planants, à mesure que notre héros s’enfonce dans la dangereuse forêt, passage obligé pour rejoindre rapidement le palais du roi. Le theremin, véritable marque de fabrique de Gnoll depuis leur deuxième album, semble ici faire écho aux hululements de l’animal sauvage que devient notre héros traqué par les Gloks et leurs montures. Quant aux cuivres, ils illustreront uniquement l’échauffourée des ruines de Raumas.

La deuxième face est introduite par un riff de guitare menaçant comme une nuée de Kraans obscurcissant le ciel, puis les synthétiseurs se font poisseux à mesure que l'environnement devient marécageux. Des chœurs synthétiques accompagnent une attaque de Loups Maudits et s’attardent à l’effrayante visite du cimetière des anciens. L’aventure se termine sur un rythme haletant dans les explosions de cymbales, pour se clore sur une ballade magnifiant l’apaisement du héros victorieux qui contemple le ciel étoilé au-dessus des murailles d’Holmgard.

Encore une mission accomplie pour les Seigneurs Kaï de la bande originale d’œuvres cultes !

Romain Mallet

 

Pour en savoir plus, vous pouvez retrouver la chronique du livre Les Maitres des Ténèbres

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