S'il ne terrifie pas tant que ça, ce dixième « album dessiné à jouer » fait frissonner la personne qui y met les pieds en incarnant les enfants Phil et Flore, magiquement propulsés dans le Monde d'Halloween après être entrés dans une obscure boutique, La Malle aux Monstres.
Un soin certain a été apporté à l'ambiance de nuit, entretenue par les teintes bleues et violettes des dessins de Lucie Dessertine. Jusqu'à une rupture de ton inattendue tout aussi jolie au moment où on s'approche de la sortie (brouillard blanc). Et l'auteur Bruno Suzanna se met au diapason des images en fourmillant d'idées pour personnifier les créatures rencontrées par les deux héros. J'en veux pour exemple les bonbons géants du zoo qui, tant qu'ils ne sont pas dressés à être mis en sachets sont emprisonnés dans des cages, ou les mandragores que nourrit un batracien sans quoi ont les crocs en voyant Phil et Flore. Quelques alliés dont le jardinier des bois seront les bienvenus pour offrir des pièces d'équipement utiles à la progression de l'histoire par endroits. Il est à noter que deux objets (cage à feu et appeau à feu) possèdent la même vertu ce qui n'oblige pas à presque tout explorer au peigne fin.
Attention cependant à Gregor, un des quatre gardiens du monde d'Halloween, et ses doubles croquemitaines qui n'ont pas de bonnes intentions à l'égard de la paire de héros à capturer pour les faire passer à la Machine à Cauchemars, transformant tout individu en mauvais rêve (donnant lieu à la seule page de game over de l'ouvrage qu'on peut atteindre de différentes façons).
Voici un clin d'œil sympathique relevé à la page 38, comme l'observation des dessins est de mise dans un Vivez l'Aventure pour noter de précieuses informations : sur les tranches de deux bouquins dans le Marché des Sorcières sont écrits les titres Le Dragon et le Mont Brûlesang
et L'Atlantide aux Cent Pièges, autres albums de la nouvelle collection chez 404 éditions que l'on doit à Gauthier Wendling.
Prévoyez une bonne petite heure de lecture à jouer qui passe ma foi très vite. Le bémol déjà présent dans d'autres albums vient du grand méchant, ici le Roi citrouille d'Halloween en smoking, loin d'être insurmontable lorsqu'arrivé face à lui, ce dernier pose son énigme soi-disant
piégeuse. Le réel nombre de pages d'aventures, 41 au total, ne permet cependant pas toujours de miser sur de longs face-à-face finals.
Un bon tome qui confirme la bonne moyenne globale de la collection à mes yeux.
Sébastien Juguet