La rubrique de Tyrannosaurus Imperium.
Il est difficile d’énumérer les grands du paysage de l’imaginaire international sans citer le père de héros tous aussi inoxydables que Conan, Solomon Kane, Bran Mac Morn, Red Sonja et d’autres pourfendeurs de cranes mal-embouchés. Les rumeurs disent qu’à la trentaine, R.E.Howard s’est suicidé du fait du décès de sa mère. Mais on dit bien que les dinosaures ont disparu du fait d’une météorite…
Dans la littérature Howardienne traduite en français, il y a eu un avant / après Bragelonne. Patrice Louinet, le traducteur de cette maison d’édition est retourné aux sources des textes de Howard qui avaient été édulcorés par Sprague de Camp. Une ambiance beaucoup plus sombre y est restituée.
Ne s’arrêtant pas à Conan, le barbare capable de massacrer un T-Rex (je rigôôôle…), Bragelonne a continué avec une constance qui les honore à sortir des textes moins connus du maître américain : « Le seigneur de Samarcande » où nous retrouverons l’inénarrable Sonya la Rousse, Bran Mak Morn, le roi picte pourfendeur de romains, Solomon Kane le puritain anglais, Kull le roi atlante, le personnage le plus complexe de Howard, et « Les chroniques Némédiennes » avec son premier volume : Bal Sagoth (où l’on retrouvera l’incroyable « L’homme noir ».
Tout cela est bel et bon ! Longue vie à la collection Howard de Bragelonne.
Mais connaissez-vous ces noms prestigieux ?
Ralph Reese, John Buscema, Frank Frazetta, Neal Adams, John Byrne, Gene Day, David Wenzel, Bernie Wrightson, Ernie Chan, Mark Schultz, …
Ces artistes incomparables ont tous participé à l’élaboration de la légende, comme vous le verrez au travers des illustrations qui parsèment cette chronique. Car il est vrai que la concrétisation de l’imaginaire est toujours un exercice délicat (et je ne parlerai pas de cinéma…).
Le comics américain inspiré par Howard (généralement sous la tutelle de génies comme Roy Thomas) a ramené le lecteur vers la littérature correspondante.
Des versions omnibus des comics américains comme Conan ou Solomon Kane (tout rassemblé en un seul volume) devraient avoir leurs contreparties françaises.
Beaucoup de choses sont parues en français cependant que l’on trouvera facilement chez les bouquinistes dignes de ce nom.
Qu’Howard ait inspiré toutes ces célébrités de l’art graphique (y compris en France Didier Graffet !) ne doit surprendre personne. A ce jour dur d’égaler « Two Guns Bob ». On croirait lire du vécu, et pour ce colosse boxeur ce ne devait pas être loin. Toutes les scènes d’action devraient être décortiquées dans les écoles de scénaristes : concision, compétences, compréhension immédiate de la scène, tout y est et de la plus belle des manières. Relisez ses pages avec un esprit plus analytique que le lecteur qui découvre son œuvre, c’est effarant d’efficacité. Mais les années 30 n’étaient pas placées aux USA sous le signe de l’amitié et de la solidarité (on se croirait de nos jours en France).
A cette époque tout devait (sembler) se résoudre avec muscles, ruse et vivacité. Il semblerait que ces qualités aient été insuffisantes… En fait mon époque jurassique est peut-être moins loin que l’on croyait…
Tyrannosaurus Imperium