Les épées célestes – Alex Delabesse et Patrice Cottin – Editions Amalthée

 

Le repère

C’est à la suite d’une virée nocturne entre membres imaJn’ère, de celles que nous pratiquons après chaque émission radio, (si vous ne nous écoutez pas encore, qu’attendez-vous pour le faire ?) que l’histoire commence. Notre bouge habituel affichant ostensiblement un magnifique panonceau « complet », du fait des hordes estudiantines éméchées, nous partîmes à l’aventure, que dis-je, à la recherche d’un autre lieu de perdition.

Écumant les rues et avenues de la cité Andégaves nous finîmes dans un repère, d’amateurs de manettes et autre loisirs pixélisé, dont le nom rappelle le gain d’expérience. Nous nous arrêtâmes au pas de la porte pour les uns, au pied du mur pour les autres, nous concertant sur la question de pénétrer ce cloaque lugubre. Avisant deux affichettes accolées sur la frontière battante, nous découvrîmes avec stupéfaction, consternation et réjouissance, dans cet ordre-là, que ce lieu de plaisir binaire promouvait les plaisirs de la langue, de celles couchées sur papier tout autant que celles ingurgitées.
Un institut promouvant la littérature ne pouvant décemment pas être foncièrement mauvaise, nous nous décidâmes à entrer. Une fois à l’intérieur, nous déposâmes nos affaires, notre commande et la question qui nous brûlait les lèvres. A savoir : pourquoi faire la promotion d’un ouvrage dans un bar ? « Question de famille » fut la réponse qui nous fut donnée en même temps que nos bières. N’écoutant que mon courage, ma curiosité et ma hardiesse, je déposai une carte de visite et une bancaire pour payer et proposer une conversation à l’auteur du roman en vue de notre salon. Ce qui fut chose faite dans les plus brefs délais.

En deux échanges, il fut convenu que l’auteur, et son co-auteur car, à l’image des Siths, ils vont de pair, viendront promouvoir leur livre à notre salon, qu’ils subiraient l’épreuve d’une interview en direct de notre émission et que je chroniquerai leur ouvrage. Et c’est ainsi que je me retrouve devant un écran pour vous compter l’histoire de cette rencontre et vous narrer ce que vous découvrirez dans les pages de cette œuvre.

Le roman

Cet ouvrage casse les codes de la fantasy dès la première page. Ce fut un choc pour moi, une surprise qui me fit refermer le livre plus vite que je ne l’avais ouvert. Point de carte ! Quel affront ! Quelle ignominie ! Quelle volonté sournoise et perverse a bien pu pousser l’auteur à cette perfidie ? M’en remettant difficilement et uniquement par mon abnégation professionnelle, je me relançai dans la lecture. J’y découvrais Geldir Inglorium, futur héro de l’histoire mais pour l’instant uniquement personnage principal bien peu héroïque. Un jeune elfe, à peine sorti de l’adolescence, de cent quinze ans.

Ce post-ado d’elfe vit ce que tous les post-ados vivent, à savoir qu’il rêve d’une vie extraordinaire et libre. Il faut savoir que dans le monde d’Auras, les elfes sont dotés d’un pouvoir inné et unique qui se dévoile à l’adolescence. Un hommage à Arleston et son cycle de Lanfeust. Mais le pouvoir de Geldir tarde à se dévoiler. Enfin presque, car il en aperçoit les prémices. Son moral varie avec la météo. Bon, en termes d’utilité on a vu mieux, c’est sûr, mais quand on a l’ambition de devenir grenouille météorologique ça peut être pratique. Sauf que, malheureusement, ce poste ne fait pas partie des ambitions de Geldir qui voudrait bien être connu et reconnu. Aussi décide-t-il, par un beau matin, d’aller chasser le cerf.

A cent-quinze ans, on a bien le droit d’aller chasser le cerf seul, non ? Mais le destin, ou l’imagination de son auteur en a décidé autrement. Et la partie de chasse se transforme bien vite en tragédie. Il se retrouve téléporté à l’autre bout de la forêt, y découvre son père mort, sa sœur et sa mère disparues et une foule de questions sur ses origines. C’est le début de la grande aventure, épique comme on les aime, qui commence.

On y retrouvera une scène de taverne où se jouera une rencontre avec un rodeur : hommage à l’univers des donjons et dragons où toutes les quêtes commencent à la taverne, mais aussi hommage à l’auberge du Poney Fringant de Tolkien. Le rodeur, chaotique bon dans son alignement, n’a rien à envier à Shaar-Lun du cycle des dragons de Bizien ou à Murtagh d’Eragon. Une compagnie se formera, en hommage à la compagnie de Naheulbeuk de John Lang. Si vous ne l’avez pas compris, cette œuvre est à la fois le résultat de l’imagination des auteurs et un hommage à toutes les références qu’ils ont pu avoir. On y trouvera même les chasseurs, les bons et les mauvais, des Inconnus.

Que dire sur les auteurs. Ils se sont présentés lors de notre émission, que vous pouvez retrouver en podcast sur le même site que cette chronique, et seront là à notre salon, aussi vais-je faire court.
Deux auteurs, deux hommes habitués à la douceur angevine. L’un est professeur d’histoire, l’autre est formateur. L’un est déjà un auteur accompli, l’autre un rêveur invétéré. Autant dire qu’ils ont des choses à raconter et que cette série n’est pas près d’être terminée.

Pierre-Marie Soncarrieu

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