Le monde secret de Sombreterre
N’en doutons pas, ce premier tome de la trilogie « Le monde secret de Sombreterre » : « Le clan perdu » de Cassandra O’Donnell est à réserver à un jeune public pour une initiation à la bit-lit. Le roman peut être lu dès 7/8 ans et jusqu’à 10/11 ans, auquel dans le genre on lui préfèrera l’inénarrable Harry Potter, un net cran au-dessus. L’écriture est simple et sans vocabulaire châtié à la portée de cet âge. Les illustrations de la couverture et intérieures
sont de Jérémie Fleurie et sentent bon l’inspiration manga. L’archétype de l’histoire est celle d’un élu qui ne sait pas qu’il est le héros et d’une équipe chargée de le récupérer afin qu’il réalise la prophétie. Le roman est bien construit et provoquera le frisson chez les très jeunes.
Victor, notre héros, vit dans une famille d’accueil plutôt sympathique et assez souple d’un point de vue discipline. Il a la particularité de voir des choses que les autres ne voient pas. Comme des fantômes. Qui deviennent de plus en plus agressifs à son endroit ces derniers jours. Il devra même un soir se réfugier dans le jardin des voisins richement éclairé afin de s’en débarrasser. Le lendemain retrouvant Lucie la jolie et Lucas l’intellectuel, il fait connaissance de la nouvelle, Alina qui vit dans la maison voisine appartenant à Gretzel et Mazélien, ses tuteurs. Tout irait pour le mieux si Alina ne portait pas sur l’épaule une bestiole irascible que seul Victor est capable de voir un Chawak.
Notre monde et Sombreterre, le monde d’origine des voisins de Victor,sont sous la menace des zombreurs, les fameux fantômes. Et Alina qui bénéficie d’un statut particulier dans son monde est là pour « réveiller » Victor.
Notre histoire se déroule sans accrocs notables en dehors d’une mauvaise expérience où l’intelligence de Lucas le marginal, penseur à lunette et de Lucie, la jolie jeune femme courageuse (et pas bête !) auront un rôle essentiel à jouer. Ne serait-ce que défendre la crédibilité de la jeunesse terrienne face aux pouvoirs de celle de Sombreterre.
Ce premier roman est une mise en place plutôt intelligemment bien faite des deux tomes futurs que je lirai avec plaisir. Attention, fan de littérature jeunesse flirtant avec la littérature adulte, passez votre chemin. Le parti-pris de l’auteure pour une cible plus jeune est parfaitement revendiqué. A lire au coucher donc, à sa jeune progéniture les yeux au ras de la couverture sans risque de cauchemars effrayants. Et pourquoi pas ?
JEAN-HUGUES VILLACAMPA