Stoner Road – Julien Heylbroeck

Julien Heylbroeck a trois qualités majeures (pour un humain) : il possède une culture « populaire » de premier ordre, a un sens de l’écriture digne des grands feuilletonistes du début du XXème et (d’après le crane d’œuf de Phéno) prépare les cocktails de manière divine. Il paraît de plus qu’il a bon goût mais il ne m’est pas possible de vous
confirmer le fait (en admettant qu’il soit appétissant avec tous ses poils…)

Stoner Road porte bien son nom puisque une belle partie de l’action se déroule en voiture avec un héros qui pratique avec une honorable constance la consommation à outrance de divers psychotropes assez originaux pour la plupart d’entre eux et Julien joue même sur l’imagerie des fameux buvards pour introduire dans son roman un allié bien étonnant. La description des voyages hallucinés est frappante de vérité avec une énumération stupéfiante des techniques de domestication des effets néfastes des bad trips qui frisent à… l’expérience. Il semblerait que professionnellement Julien Heylbroeck fréquente des cas difficiles et sait tirer de leurs vécus et anecdotes des descriptions tout à fait savoureuses. Josh Gallows poétiquement surnommé Doc Défonce s’est fait larguer par sa (splendide) petite amie latino qui a préféré laisser son amour de loque pour le meilleur ami de celui-ci Ils sont partis en route vers de nouveaux concerts de Stoner Rock. Redescendu de ses vapes, l’éconduit se rend compte de sa bêtise et part en route pour récupérer sa belle.

Repérant habilement un des discrets tracts annonçant les concerts sauvages et interdits de Stoner, il fonce à un gala où il arrivera trop tard mais découvrira un public résiduel dans un état « étrange ». Il repart dans son road trip et rencontre fortuitement Luke Lee, redneck pur jus, empli à ras bord de tout ce que les Etats Unis comptent de réaction : raciste, ultra-patriote, homophobe, et bien entendu anti-drogue. Inutile de dire que les dialogues entre les deux est un grand moment de divertissement car Josh est non seulement intelligent mais sait manœuvrer la bête qui lentement sent monter en lui une estime mal comprise pour le monstre qui l’accompagne.

Luke est à la recherche de sa sœur, qui pour des raisons que tout le monde comprendra, a préféré quitter le domicile familial.

La quête peut commencer. Elle sera peuplée de personnalités toutes aussi typées les unes que les autres. Julien jongle entre le freak show, le cul (en douceur), le trash (forcément) et les monstres avec sa maestria habituelle.

Travaillant comme à son habitude, on sent que l’auteur s’est imprégné du monde qu’il décrit. Ne pas rater la playlist qui m’a fait découvrir quelques riffs dignes d’un Tyrannosaure de grande taille et que l’on retrouve ici :
https://www.youtube.com/playlist?list=PLvHxt5QpzifAuGvvzEKDlbkn8IDnuwy1.

Bref on lit le tout en deux soirs avec l’avidité de savoir ce qu’est ce groupe de Stoner Rock mexicain au nom aztèque (la frime) qui semble être la plaque tournante de tout ces mystères, et puis allons nous avoir le droit de participer aux
retrouvailles de Josh et sa jolie chica ?

TYRANNOSAURUS IMPERIUM

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