Les créateurs » ou autoportrait de l’artiste en maître de l‘imaginaire

Nous connaissons bien le « Thomas Geha romancier », son talent de novelliste est moins bien connu. A tort. Sa nouvelle qui ouvre l’anthologie Riposte-Apo « Ciel bleu d’un hiver à jamais » est un véritable bijou. En n’oubliant
surtout pas le recueil paru en 2012 chez Critic : « Les créateurs ». Ce recueil est tout à fait exceptionnel et devrait
persuader les détracteurs de la nouvelle que ce type de récit est un art à part entière. Sa présentation comme une sculpture sur bois n’en est pas la seule beauté. L’œuvre semble très personnelle et fait appel de manière subtile aux harmonies de l’émotion. Six textes gracieux et variés qui après lecture laisse une douce sensation d’enrichissement.
« La voix de Monsieur Ambrose » où dans une scène de fête décadente du 19ème siècle, nous aurons le plaisir de croiser les écrivains David Escarra (pour David S Khara, écrivain du récent « Thunder » chez Rageot Thriller) et Arthur Machen, écrivain fantastique de l’époque. C’est à Prague, entre 1704 et 2004 que se déroule « Là-bas » où une passion impossible entre ces deux périodes prend naissance. « Copeaux » est une histoire d’amour. Le héros en est un grandpère sombre. Tragédie, sentiment de culpabilité, une peinture de personnages tendre et émouvante sur la communication intergénérationnelle. « Bris » se déroule dans un futur indéterminé un grand huis-clos sombre avec une étincelle d’espoir. Second hommage à la vie rurale « Dans les jardins » où l’auteur montre à la face du monde son estime au monde paysan en y mêlant la légende. « Sumus Vicinae » ferme le recueil avec maestria jouant entre les genres et nous menant sur le chemin de l’identité aux travers d’éprouvantes aventures.

« Les créateurs » nous montrent toutes les facettes de Thomas Geha, homme-orchestre de la littérature jonglant entre « le genre » et la littérature blanche avec une maîtrise confirmée. Il reste ça et là de nombreuses nouvelles de
Thomas. Que ceci vous incite à la chasse au trésor.

JEAN HUGUES VILLACAMPA

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