Ah ! Nos années collèges … Ah ! Notre prof de français qui croit qu’on est tous des cancres, des bons à rien, qu’on a rien appris dans les autres classes. On est dans toutes les classes : cancres, chahuteurs (souvent les mêmes d’ailleurs) d’un côté, et les bons, les intelligents, les sages (rien à leur dire, à reprocher, toujours parfait, toujours studieux) de l’autre. Mais là parlons de nous, les cancres. Dans chaque classe, il y a un Igor, un Joseph et un Nourdine. Issu d’une famille nombreuse. Ou ayant perdu son père et faisant face à la vie seul, avec sa mère qui ne s’en remet pas. Ou étant étranger et parlant mal le français. Nos parents qui se croient dépassés, qui ne savent plus quoi penser de nous, et qui pour la plupart ont vécu des bancs d’école similaires. Convocation chez le dirlo ou le prof principal, mots à signer sur le carnet, devoir de punitions ou le « 0 » à faire parapher aux parents, heures de colle … Quelle journée Bon et bien puisque vous vous êtes reconnu … Dissertation : Sujet : Vous vous réveillez un matin et vous constatez que, dans la nuit, vous avez été transformé en adulte. Complètement affolé, vous vous précipitez dans la chambre de vos parents. Ils ont été transformés en enfants. Racontez la suite Attention ! Les enfants : cinq à sept ans, pas plus. Pas de facilités SVP, ni rêves, ni martiens, ni une facétie de fée, c’est la réalité ! Vous adultes et vos parents (ou l’adulte le plus proche) tout petits. Ok !!! Alors … Pour demain matin huit heures. Et n’oubliez-pas une consigne : l’Imagination, ce n’est pas un Mensonge ! Dissertation … pffff … C’est pas drôle (ce n’est pas drôle) Mes parents qui ne savent plus comment s’y prendre avec moi, et me disent qu’il faut la faire que c’est mon problème. Vais-je me suicider, me jeter par la fenêtre, j’en peux plus (je n’en peux plus) ça fait une heure, deux heures que je gribouille des trucs et que ça ne vient pas. J’appelle à l’aide un oncle peut-être pourra-t-il m’aider, c’est un rabbin il en connaît des choses. Ou… engueulade avec ma sœur ce soir, elle me prend le chou, je sors avec ma mob je traîne je vole une boite des crayons pour offrir à mon père. Mince (ou plutôt Merde) les keufs et voilà au niouf pour la nuit. Ou … je me colle au lit et j’oublie en espérant qu’un copain pourrait la faire pour moi cette maudite rédaction, décidant ma mère à fuir très loin pour tout oublier, fuir. Parler à mon père, m’asseoir sur mon lit avec lui, lui qui nous a quitté, il me parle toujours il est toujours là pour moi… Un fantôme. « Il a qu’à la faire cette rédac ! » Pourtant demain, lui « LE DEMAIN » sera là, tout à fait présent comme tous les jours. Toutes les excuses du monde… épuisées, il faut la faire cette rédac (la vache). Mon prof de français, Mr Crastaing, sera là, toujours fidèle au poste, il règne comme un bloc et les gosses la ferment. ET demain, si ce demain n’était plus pareil, cette rédaction faite ou (semi faite) et là, la vie s’est transformé, vous êtes dans un corps que vous ne reconnaissez pas, trop grand pour vous, avec vos vêtements trop petits, vos adultes proches sont devenus amnésiques, vêtus de leurs habits trop grands… comment faire, comment réagir, comment prendre ses responsabilités, comment grandir maintenant, est-ce que le temps remettra les pendules à l’heure. Et le prof lui, « Il a qu’à la faire cette rédac ! » Ah pas facile hein Mais qui se cache derrière tout ça … et oui vous avez sûrement deviné un grand « Daniel Pennac » avec ses « Messieurs Les Enfants » N’oubliez surtout pas : « L’Imagination, ce n’est pas un Mensonge ». Si vous êtes un cancre, ou que vous avez le mal de l’école, ceci vous plaira. Le roman est fait pour vous, pas pour vos parents, pour vous rien que pour vous. Mais quand vous le lirez, offrez à vos parents ou à l’adulte proche de vous « Chagrin d’école » … Et pourquoi pas à votre prof de français cela pourrait changer la vie des bancs d’école.
POEME