Emilyn Carlisle, Tome 1 : Le masque de lune d’Eva de Kerlan – Inceptio Éditions

Eva de Kerlan est une autrice qui s’essaye à un peu tous les genres, qu’il s’agisse de romance – on peut citer par exemple Love me, Lou – ou bien de SF/fantasy : Ephémères en fait partie, mais aussi Le masque de lune, le premier tome de la série Emilyn Carlisle, dont voici le résumé :

 Au cours d’un stage universitaire, Emilyn Carlisle découvre un vieux pendentif lors d’une fouille archéologique en Russie. Prise de passion pour le mystère qui l’entoure, elle rejoint les lieux de recherches et y rencontre Sohan, jeune et séduisant archéologue russe.
Nastya, suite à son mariage, quitte sa grande ville natale pour le domaine reculé de son époux, Roman. Le bonheur du jeune couple est cependant troublé par une ombre rôdant dans les environs. Une ombre… au masque de lune.
Près de 80 ans les séparent, et pourtant, leurs destins sont étroitement liés. Et quand le passé s’immisce dans le présent, l’aventure pourrait bien prendre un tournant plus qu’inattendu.

Le masque de lune commence de manière tout à fait normale, avec une ouverture sur le vaste monde qu’est l’anthropologie par le biais des recherches d’Emilyn – prouvant au passage les connaissances que l’autrice a du sujet. Enfin, c’est un début normal si l’on oublie le prologue et les chapitres qui se déroulent dans le passé…

Le récit de Nastya permet en effet d’apporter ce qu’il faut de tension et de mystère pour maintenir notre intérêt jusqu’à ce que l’histoire d’Emilyn décolle (littéralement : la jeune femme va s’envoler pour la Russie à la recherche de réponses). Le fantastique ne tarde pas à se joindre à la fête en apportant son lot de magie et de présences occultes, aussi bien à l’époque de Nastya qu’à celle d’Emilyn. De fait, l’ambiance globale devient vite assez sombre et inquiétante, une impression renforcée par le village arriéré qui renferme toutes les réponses, et où tout sonne faux.

À noter que si certaines choses demeurent assez floues à la fin de ce premier tome, Eva de Kerlan parvient malgré tout à nous surprendre avec des explications plus subtiles que ce que l’on croit deviner avec les indices donnés tout au long du roman. L’histoire de Nastya (et de son mari) n’en devient que plus tragique, tandis qu’Emilyn se pare d’une nouvelle aura de mystère.

Ainsi, Le masque de lune est un roman polymorphe, entre histoire d’amour maudit et enquête sur fond de sorcellerie. Non contente de nous faire profiter de ses connaissances en anthropologie – ce qui donne d’autant plus de consistance et d’originalité au roman –, l’autrice nous fait également voyager, même si c’est dans un endroit que l’on n’aimerait pas visiter en vrai. Au moins, on peut dire que l’ambiance sinistre de ce village éloigné de tout et coincé dans le passé, personnage à part entière de l’histoire, est parfaitement rendue. La fin, quant à elle, ouvre sur plusieurs pistes qui pourraient être exploitées dans d’autres tomes ; mais pour qui souhaiterait s’en arrêter là, elle a également l’avantage de se suffire à elle-même.

 

Bénédicte Durand

 

 

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