Bon, allez un petit peu d’historique. J’ai connu Mathieu Gaborit en 1996 alors qu’il n’était « que » créateur de jeu de rôle et venait de sortir son premier roman dans Abyme « Soufre-jour » déjà chez Mnémos. Il a eu la gentillesse de venir dédicacer à Phénomène J cette année-là en compagnie de Julien Delval et Fabrice Colin. Si je pouvais rassembler cette jolie brochette pour un festival imaJn’ère…
Sortiront très vite deux autres tomes qui clôtureront le cycle « Les crépusculaires » qui font rentrer Mathieu dans le monde des écrivains de fantasy par la grande porte. Mieux l’équipe Mnémos/Multisim frappée par la richesse du monde créé par l’écrivain décide d’éditer un jeu de rôle ayant pour univers celui du cycle. C’est « Agone » qui sort en 1999 et qui est un véritable succès critique et à raison. Mathieu qui a participé à la conception du jeu et surfe sur l’expansion de la densité de son monde reprend une première fois une nouvelle version de son épopée : « Les Chroniques des Crépusculaires » en intégrale chez Mnémos et une seconde fois pour l’édition de poche chez J’ai Lu (qu’il va bien falloir que je relise).
En 2009, Mnémos édite un livre univers collectif : « Abyme » : le guide de la cité des Ombres dont les Douze Singes font un nouveau jeu de rôle : Abyme, aventures dans la cité des Ombres.
Inutile de dire la richesse de l’univers ainsi créé. C’est en se basant sur cet amas de données que Mathieu se lance dans « Les nouveaux mystères d’Abyme », s’autorisant d’ailleurs à en modifier certains détails (Et il s’en excuse alors que c’est son monde quoi ! Non mais sans blague !)
Maspalio, après ses aventures, décidé à se reposer, s’est depuis une dizaine d’années installé dans les abysses quand il reçoit de Cyre son ancienne amoureuse une missive lui suppliant de la retrouver à Abyme car la situation est grave. Maspalio arrive aux portes d’une Abyme qui lui semble bien étrangère. Les gros semblent très diminués alors que l’Acier semble omniprésent. Et quand les ogres de garde lui demandent sa patente, il tente de les corrompre sans succès ! Ce qui l’entraîne dans un poste de garde où une chef ogresse gironde a l’air décidé à ne pas laisser passer cette tentative de corruption. Mais dans quel Abyme vit-on ?
Deux pages, il ne faut pas plus de deux pages pour que Mathieu Gaborit nous immerge dans son monde totalement féérique/glauque. C’est la marque du véritable conteur. Cette compétence liée à un imaginaire débridée me le fait souvent comparer à mon écrivain britannique préféré Neil Gaiman.
Si vous ne l’avez jamais lu, je ne saurai trop vous conseiller de remonter la piste de cet écrivain hors-norme.
Jean-Hugues Villacampa