Ce n’est pas un sujet facile que celui de la mort, surtout à aborder dans une classe.
Lors de ma première lecture, j’ai été touchée par les mots de l’auteur. Ils sont simples – n’oublions pas que c’est un texte de jeunesse, adressé aux 3-6 ans -, mais cette simplicité n’empêche pas la poésie et l’émotion de s’emparer du texte. J’ai particulièrement aimé la scène du mouchoir et la définition de la mélancolie. Un grand bravo à l’auteur de mettre autant de force dans des mots si simples !
Les illustrations sont très belles, pleines de couleurs. Le point de vue est excellent notamment celle des porte-manteaux. J’applaudis aussi la double page qui par l’absence de mots redouble l’intensité du moment. Un duo formidable.
Ensuite m’est venue une question : est-ce que mes élèves ne seront pas choqués par cette lecture ?
Je leur ai donc lu ce texte avec un peu de réticence, car ces sujets – la maladie et le deuil – ne sont pas habituellement abordés, encore moins quand cela touche les enfants. Je les ai prévenus avant de commencer que la lecture du jour serait triste. J’ai eu un calme très respectueux dans la classe. Ils étaient vraiment intrigués par cette histoire. Lorsque j’ai refermé l’album, les questions ont fusé, des échanges ont eu lieu et les élèves se sont aussi confiés. Ils sont nombreux à avoir perdu un proche autour d’eux, sans qu’on leur ait donné la possibilité d’en parler. Pas seulement, des personnes âgées, mais des bébés ou des petits cousins.
Cet album permet donc un échange très riche avec sa classe et découvrir également la sensibilité de ces élèves.
Un grand merci à la maison d’édition pour ce très joli envoi. Un merci à l’auteur et à l’illustrateur pour ce merveilleux album. J’irai certainement lire leurs autres œuvres.
Les mots des enfants :
Anisse : « Les illustrations sont trop belles ! »
Sabrina : « J’ai beaucoup aimé ce texte, car on sait comment communiquer si on perd quelqu’un.»
Elyas : « J’ai aimé ce texte, car je sais maintenant que la mélancolie existe. Quand je serai triste, je saurai être patient. »
Amel : « J’aimerais bien que mon âme aille dans un arbre, moi aussi. »
Sofia : « J’ai aimé parce j’aime bien quand les histoires parlent d’amour. Je n’ai pas aimé, car c’est triste. Je n’aime pas quand les gens meurent. »
Audrey Calviac