Soyons clair, j’étais un peu sceptique sur le Karim Berrouka. Pourtant j’aime beaucoup Ludwig von 88, mais bon, je trouvais ses titres de romans un peu putassiers… Et puis « je ne sais plus qui » a dit super content « Karim est OK pour venir à imaJn’ère ».
Je ne suis pas complètement rigide dans mes a priori. J’ai bien fait ça m’a permis d’apprécier Jeanne A Debats pour qui j’avais un énoOoOOOrme à priori et qui est une personne extrêmement humaine et chaleureuse (et une polémiste de grand talent).
Bin, pareil, j’ai complètement été séduit par Karim qui doit être un grand timide à la carapace épaisse comme le portefeuille d’actions de la majorité de nos hommes politiques au pouvoir.
Du coup je lui acheté son « Celle qui n’avait pas peur de Cthulhu » chez Actu-SF que je me garde pour les longues soirées d’hiver et profitant de la présence de la librairie « Le renard qui lit » au Citytrucks de La Pommeraye j’ai fait l’acquisition de « Le club… » (que j’appellerai pour le reste de cette chronique le CPAZ hein ?).
Concernant le fond, rien de révolutionnaire dans cette apocalypse zombie, tous les ressorts classiques de ce type d’œuvre sont utilisés, c’en deviendrait presque un catalogue et pourquoi pas.
Concernant la forme, je le dis sans fioriture, c’est tout à fait enthousiasmant puisque les héros de cet aventure sont une collectivité punk composée d’une jeune femme polémiste en diable de deux punks à chien dotés d’une magnifique crête, de Kropotkine le théoricien de la bande, Mange-Poubelles et je vous l’assure : rien de parodique dans ces êtres à la personnalité d’une rare richesse. Je les ai rencontrés aussi : ils existent ! Anti-flics, antisystème mais doué d’un énorme humanisme et d’une solidarité sans failles. Quand le drame qui va conduire à l’apocalypse arrive, ils sont tous dans un squat et constate les dégâts avec consternation. Mais on ne va pas se laisser faire !
L’intérêt d’avoir repris l’ensemble des classiques du post-apo fait de CPAZ (je vous avais prévenu) un roman d’une rare densité. Ça n’arrête pas du bouquin. Les méchants sont les flics de la BAC, et surtout la bande à Gattaz du MEDEF, ce qui rend leurs périples tout à fait enthousiasmants.
Et puis il y a une finalité à toute cette histoire, c’est l’espoir. Que dans notre humanité il existe encore des femmes et des hommes qui portent en eux les valeurs les plus saines : la solidarité, la liberté, le respect de chacun.
Plane au-dessus de la grande farce d’aventures qu’est CPAZ (…) l’ombre lumineuse des pensées libertaires et que fallait-il pour rendre un vieil anar de la FA comme moi heureux comme un saumon constatant l’extermination des grizzlis.
Je ne résiste pas à mentionner le drapeau noir qui flotte sur la Tour Eiffel, les zombies sensibles à la musique et une très jolie pyramide de morceaux de cadavres encore capables de claquer des dents.
Amusez vous bien, c’est un très beau roman. Et… « Ligne de Speed, coke en stock, si je mens, je vais à Woodstock » !
Jean-Hugues Villacampa