Le dernier Voeu
Alors, c’est l’histoire d’un mutant et de ses autres potes mutants, rejetés par la population à cause de leur différence. Ils vivent reclus, dans une école où ils apprennent à maîtriser leur mutation, leur différence, afin de pouvoir la mettre au service des autres et combattre le mal. L’un d’entre eux : taciturne, cynique, charismatique, charmeur. Il parcourt les forêts, les montagnes, les vallées, seul et solitaire esseulé dans sa solitude…
Quand il n’est pas content il sort ses lames pour transformer les méchants en sashimis. Un bon gros mâle viril comme on les aime, qui sent bon le sang et la testostérone ! Vous aurez deviné ce dont on va parler aujourd’hui de…
– X-MEEEEN !
– C’est bien Billy ! Non je plaisante, t’es complétement à côté de tes sandales, pauvre enfant. On comprend pourquoi tes parents t’ont abandonné dans ce champ.
– C’est pas les X-Men ? C’est obligé que c’est les X-Men.
– Et bien non Billy, je parlais bien évidemment du cycle de fantasy du célèbre auteur polonais : And… Andrzeru…Andruzj…Andrzej Sapkowski.
Bien que le bougre ai une quantité de consonnes qui si placées en mot compte triple ferait déclarer forfait à votre vieille tante qui vous a toujours fait croire que le “Zabdry” était un oiseau exotique, la vieille peau…
– Humm humm…
– Ainsi vous aurez maintenant deviné que nous allions parler des Sorceleurs, des Witchers. Avec le récent succès qu’a eu avoir la franchise de jeux-vidéos éponymes, je me suis dit qu’il serait intéressant de parler de la source de ce succès. Car une grande majorité n’a peut-être pas dû lire les crédits de fin et ne savent donc pas que ces jeux sont tirés du travail de Andrzej Sapkowski. Qui, pour vous éviter une triple luxation des pupilles, nous appellerons désormais Vincent. Prévenant chroniqueur que je suis ! Oh non ne me remercie pas, fougueux lecteur, je le fais pour toi !
Bien que sur notre territoire la notoriété de Vincent soit assez limitée, dans son pays d’origine, la Pologne, le cycle du sorceleur est un véritable phénomène avec plus de deux millions de ventes, et dont les livres sont plus vendus que Stephen King. Traduit en plus de 15 langues, adapté au cinéma, en série télé, BD, jeu de rôle et jeu vidéo, on peut ainsi dire que Vincent se soit taillé une solide réputation. Et cela il le doit à un élément majeur : son personnage principal, Géralt de Rivia aussi connu comme Géralt de Riv.
Géralt est le lien entre les différents livres que constitue le cycle du Sorceleur. En France, les aventures de Géralt sont parues principalement chez Bragelonne. L’édition dont je parle est une édition contenant les nouvelles et les romans du cycle paru dans le label Milady de Bragelonne et regroupant l’ensemble des aventures du Sorceleur. Le premier recueil s’intitule simplement : Le dernier Voeu. Titre de la dernière nouvelle du recueil.
Ce cycle est constitué de recueils de nouvelles et de romans. Chronologiquement, l’histoire de Géralt a commencée en nouvelles, assez courtes centrées sur Géralt. Puis l’histoire s’est développée en romans. Je tiens à préciser pour ceux et celles qui auraient fait une grimace en lisant “recueil de nouvelles” ne vous inquiétez pas, les histoires se suivent entre elles et donnent une cohérence à l’ouvrage, ce n’est pas une succession d’histoires décousues. Les nouvelles sont assez rythmées et se lisent très facilement.
Le cycle du Sorceleur raconte donc l’histoire de Géralt de Riv, un Sorceleur (entre nous la traduction française de Witcher à quand même un certain cachet nan? Sorceleur sur son CV ça fait tout de suite prestige.)
Les sorceleurs sont un ordre reclus de personnes choisis par le destin. Enlevés à leur parents encore enfants, ils subissent des mutations et des épreuves dont peu ressortent vivants. Et au terme d’un entraînement rigoureux, ils deviennent des sorceleurs, des chasseurs de monstres qui en échange de compensations financières vous débarrassent de dragons, loups garous, striges, noyeurs, barghests, harpies et autres joyeusetés. Pourtant, les sorceleurs sont craints et détestés par la population, considérés comme des monstruosités chassants d’autres monstruosités. Géralt est donc l’un d’entre eux. Cheveux blancs, à cause de ses mutations, pupilles fendues pour voir dans le noir et le corps couvert des cicatrices de ses combats. Ces premières nouvelles racontent donc divers contrats du sorceleur, en nous donnant des informations sur sa vie, sur qui il est, son histoire ainsi que celle de son monde et celle des sorceleurs.
L’univers du Sorceleur, est un univers de fantasy reprenant tout le bestiaire de fantasy possible et imaginable, dans un monde moyenâgeux. L’ambiance y est assez sombre, car le monde pullule de monstres dont l’origine est assez trouble. Géralt est un homme au passé mystérieux, dont on ne sait presque rien mais que nous apprenons à connaître et à apprécier avec beaucoup de facilité. Gérat c’est un de ces personnages qui inspire le respect par son charisme, il est appelé le Loup Blanc, ou le boucher de Blaviken. On voit qu’il n’est pas là pour rigoler, bien qu’il ait un humour cynique et grinçant, que j’apprécie beaucoup. Géralt c’est la classe incarnée, un grand séducteur (mais gentleman, s’il vous plaît), un expert au combat, mais il est aussi très observateur et perspicace. Assez réflexif sur sa condition et celle des siens et de sa place dans un monde en changement dont il devient une relique, dont on parlerait dans les livres. Pour faire simple, Géralt c’est un personnage qui aura fait bouger l’aiguille de l’hygromètre dans plus d’une chambre de jeune polonaise.
Si vous aimez la fantasy et êtes friand de contenu, cherchant d’un univers qui se démarque des autres et un personnage aussi classe et charismatique que l’enfant illégitime de Schwarzenegger, Stalone, Statham et Crews réunis ? Eh bien voilà Géralt, et pour les autres, jetez-y un œil, voire même les deux. L’histoire est portée par un personnage bien écrit et dont on a envie de suivre les aventures avec lui, que vous l’aimez ou pas, il ne vous laissera pas indifférent. Les histoires s’enchaînent rapidement, et se lisent avec une grande facilité, bien plus facilement que le nom de son auteur. Le cycle du Sorceleur, ce n’est que du bon, un univers riche, complexe et cohérent, des personnages tous bien écrits et avec une véritable personnalité. C’est intéressant, parfois amusant, potache, touchant, donc allez lire, vous ne le regretterez pas !
THÉO VIARD