« Merci Judith pour m’avoir envoyé gracieusement un exemplaire de ton livre ! Honnêtement, il était si beau et le résumé était si aguicheur que j’avais vraiment envie de le découvrir !
Je sors de cette lecture avec une bonne impression. L’univers était riche, l’histoire était sympa, et surtout j’ai beaucoup aimé ta plume ! Les jeux de mots et les descriptions étaient très bien dosés et finement trouvés. Mais ce qui m’a le plus plu dans ce roman, c’est le monde que tu as créé : un continent parfaitement circulaire, avec les montagnes de YamaHor au Nord, des déserts sur l’Est et l’Ouest, les plaines d’Avel au Sud et la forêt au Centre. La légende raconte que cette terre ne serait qu’une roue gigantesque, et que seuls les arbres de Waldgan l’empêcheraient de tourner.
J’ai apprécié le fait que l’on suive Yann, le personnage principal, sur plusieurs années – dix ans en réalité ce qui est plutôt rare en littérature jeunesse ! Tout d’abord jeune Waldganger prometteur, puis élève sur les bancs de l’école des Maîtres du Vents d’Avel, on observe Yann gagner en maturité et apprendre de nouvelles choses, développer ses capacités et ses compétences et découvrir les deux autres Royaumes au gré de ses voyages. Ces Royaumes sont très travaillés tant sur leurs caractéristiques que sur leurs relations politiques, ainsi l’univers est très construit et nous est bien présenté.
J’aurai cependant quelques réserves à émettre mais qui relèvent de l’anecdotique. Comme je sais que tu aimes avoir un avis détaillé et que les lecteurs aussi, je vais préciser un peu mon ressenti. J’ai été assez surprise du personnage principal. Il est intéressant mais sa facilité à tout réussir quasi du premier coup a titillé quelque peu ma jalousie. Disons qu’il a souvent été au bon endroit au bon moment. Par exemple lorsqu’il tente le concours de l’école des Maîtres du Vent au dernier moment alors que d’autres le potassent depuis des mois, il l’obtient en grande partie parce que l’école a un quota d’élèves étrangers à remplir. Heureusement, il n’est pas doué dans toutes les matières, mais il est tellement fort dans celles où il excelle qu’il n’a presque pas besoin de cours : avant même d’avoir le moindre enseignement, il parvient à atteindre un niveau que la moitié de ses camarades ne peuvent même pas espérer atteindre. C’est aussi un guerrier d’exception qui ne connaît pas d’égal. Si cela pouvait m’arriver aussi tiens !
J’émettrai un dernier avis sur le résumé de la quatrième de couverture qui dévoile un peu trop d’intrigue. Je recommande aux intéressés de ne lire que le premier paragraphe s’ils veulent se réserver quelques surprises.
Toutefois, si je n’ai pu me familiariser avec Yann, les autres personnages m’ont plu : ses camarades de promotion et ses professeurs ont chacun leurs traits de caractère qui les rendent très reconnaissables. Par conséquent, la galerie de
personnages a beau être impressionnante, nous ne nous perdons pas une seule fois.
Outre l’univers et ton écriture, j’ai particulièrement apprécié les thématiques que tu abordes. L’art (sculpture, musique et danse, principalement), la nature et, dans une moindre mesure, la politique sont très présents dans Les
Maîtres du Vent. Les premiers chapitres, que l’on passe en Waldgan, sont parmi mes préférés parce qu’on découvre le monde que tu as construit et que je me suis très bien représenté la région dans laquelle grandit Yann.
J’ai également trouvé quelques références dans ton œuvre ! Je ne suis pas sûre de les avoir toutes repérées, mais il me semble bien avoir reconnu La Horde du Contrevent, Saint-John Perse, Platon et même Nausicäa de la Vallée du Vent ! Franchement, j’adore ça – et du coup, je me suis reregardé l’animé, parce que ça faisait longtemps. Il me semble également que tu as fait un parallèle entre la bataille finale (qui, je m’en rends compte à présent, est mondiale) et la Seconde Guerre mondiale simplement en employant certains termes : « guerre éclair » et « guerre des tranchées ». C’est vraiment bien fait, et très bien trouvé ! Peut-être cela aidera certains jeunes lecteurs à mieux se représenter l’horreur de la « drôle de guerre ».
En d’autres termes, tu as une bonne imagination et une très bonne plume. Les Maîtres du Vent n’est que ton premier roman et tu es encore une jeune auteure pleine de promesses. Continue à écrire, tu le mérites. »
CLEMENCE DE GINESTET