Typos – Pierdomenico Baccalario – Edition Flammarion

Un roman jeunesse chez Flammarion qui sous l’alibi de la science-fiction pose des questions essentielles sur la presse et son engagement dans un monde de corruption. Le fait que l’auteur Pierdomenico Baccalario soit un ancien avocat ET un ancien journaliste n’y est sûrement pas pour rien.

Dans ce monde du futur, K-Lab, un groupe fascisant contrôle toute l’information de Maximum City. Groupes d’intervention armés, méthodes expéditives, espionnage, contrôle total de l’information : la ville est sous emprise dans l’indifférence quasi-générale de la population abrutie par les nombreux stimuli de leur vie : téléphone, télévision, internet, …

Quasi seulement car un groupe de personnes, les Typos, utilisent d’ingénieux stratagèmes afin de diffuser au plus grand nombre qui le souhaite de véritables informations et ceci par d’ingénieux moyens ne nécessitant que de
faibles ressources.

L’intrigue se noue autour de l’aide humanitaire envoyé dans un pays imaginaire d’Afrique, détourné par le tyran local pour des causes personnelles et aidant à l’élimination d’une partie de sa population. Il s’avère que cet homme odieux vient à Maximum City en présentation d’un concert de soutien. Il faudra donc que les jeunes membres de Typos trouvent un moyen d’informer les spectateurs du concert de ce qu’il en est réellement.

Bien entendu chez K-Lab, le raisonnement est opposé. Et que faire face à une agence disposant de moyens quasi-illimités. Heureusement chez les agents Typos, on bénéficie de quelques capacités étonnantes. Mais l’ennemi possède ses propres agents « spéciaux ». Comme on le voit les sujets d’aujourd’hui sont bien présents dans ce roman qui devrait faire comprendre quelques mécanismes de fonctionnement des médias.

La question qui se pose reste entière : comment peut-on croire à des informations diffusées par des journaux ou des chaines de télévision qui aujourd’hui appartiennent tous à de grosses entreprises internationales. Rappelons-nous
de l’accident en Ukraine à Tchernobyl. D’après la presse de l’époque, les radiations s’étaient miraculeusement arrêtées à la frontière française pour réapparaître tout aussi miraculeusement au-delà de notre pays.

Que penser des messages rassurants sur l’épidémie d’Ébola ? De la toxicité des OGM ? Peut-on faire confiance aux medias tenus financièrement sur des sujets qui pourraient mettre en péril les finances des groupes auxquels ils
appartiennent ? La réponse est bien entendu dans la question.

La morale de Typos est qu’il ne faut pas absorber l’information des grands media passivement mais activement rechercher toutes autres sources d’informations alternatives et savoir faire preuve dans tous les cas d’esprit critique : ne pas croire l’homme politique qui explique qu’il ne ment pas avec son air franc, c’est son métier ; ne pas croire aux miracles mais rester logiques et réalistes. Ce n’est pas un devoir, c’est une nécessité car rappelez-vous toujours que
lorsque l’on ferme les yeux sur une mauvaise action, on en devient complice…

JEAN-HUGUES VILLACAMPA

 

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