Le val de la morte embrassée de Michel Honaker chez Flammarion

Michel Honaker fait partie de la dans les années 80 de la jeune garde de Fleuve Noir Anticpation avec des messieurs de la littérature de l’imaginaire comme Serge Brussolo, Michel Pagel, Pierre Pelot. Il a écrit une centaine de romans traduits dans de nombreuses langues et s’est fait une spécialité du roman jeunesse où sa fantastique imagination a transporté dans des domaines aussi variés que le fantastique, le policier ou la sciencefiction des cohortes des jeunes assoiffés de sensations fortes. Jubella, déterminée Le val de la morte embrassée conte les histoires de Jubella, jeune journaliste free-lance qui se trouve invitée dans son manoir dans le Kent par Lord Fansworth, un gentilhomme ruiné qui accepte de se faire interviewer, ce qui n’est pas du tout dans ses habitudes Il lui révèle qu’il est le dernier éveilleur, ces princes charmants qui avaient le pouvoir de ramener la femme aimée de la mort par un baiser (les princesses immortalisées par Disney font partie du groupe des heureuses élues), et lui montre un tableau de William Turner* qui donne son nom au titre du roman où l’on assiste dans une clairière lumineuse à la réalisation du miracle. Jubella stupéfaite de la révélation du Turner inconnu écoute sceptique le vieil homme lui annoncer que sa vie est menacée. Le lendemain, il est mort. Jubella a repéré dans la nuit une silhouette inquiétante dans le parc du manoir. Sa rencontre avec la police est agitée et pleine de sous-entendus. Elle décide face à l’obstination des enquêteurs de se lancer elle-même dans l’aventure de l’investigation soutenue par la rédactrice en chef du Guardian, grand quotidien anglais. Elle ne sera pas au bout de ses surprises, pour suivies par les Vicaires des hommes aux méthodes expéditives armés de cylindres étranges aux effets mortels. Michel Honaker (déterminé aussi !) Rencontrant une ancienne amie de Lord Fansworth fréquentant la haute société, Jubella partira pour la France où elle fera une rencontre qui va bouleverser sa vie. L’utilisation du mythe du prince charmant dans notre monde moderne et les implications que peuvent porter un tel mythe paraît au premier abord comme un exercice périlleux, mais c’est sans compter la maestria d’Honaker qui nous transporte au cœur d’un écheveau dont personne ne ressortira indemne. L’intrigue aussi futile qu’elle puisse paraître est porteuse d’un espoir suranné que tout le monde cependant convoite : le rêve. La galerie de personnages est belle avec une petite préférence pour le batelier truculent russe et qui ne dépareillerait pas dans une bande de joyeux mousquetaires. *William Turner (1175-1851) est un peintre anglais très célèbre, connu pour la lumière de ses œuvres. Il a beaucoup peint en Anjou et ses tableaux sont immensément connus.

JEAN-HUGUES VILLACAMPA

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