@pocalypse » de Christian Grenier chez Rageot collection « Heure noire »

Christian Grenier est un écrivain capé de la sphère jeunesse dans les domaines du roman policier et de la science-fiction. « @pocalypse » et le 11ème roman des aventures de Logicielle, une charmante policière. Les romans de la série peuvent se lire de manière indépendante mais suivre la série permet d’avoir un fil conducteur chronologique permettant de comprendre quelles sont les personnages de sa sphère d’amis / famille / collaborateurs professionnels. Pour ma part j’avais lu « Ordinatueur » et avait passé un bon moment et voyant le masque de Guy Fawkes (Anonymous) sur la tour de verre de la couverture, ma curiosité fut piquée. La suite de la chronique est spoiler de la série, donc gaffe à ceux qui veulent ménager le suspens Tout commence assez mal pour Logicielle puisque dans le même moment elle va découvrir chez lui le cadavre de son supérieur hiérarchique et qu’un bug informatique d’une puissance inhabituelle paralyse le pays (réseau électrique de communications, etc. Quelle n’est pas la surprise de Logicielle quand la télévision s’allume à midi pile et qu’elle voit son sosie au doux nom de Magicielle qui explique que le monde allant vers son auto-destruction, un groupe révolutionnaire virtuel va déclencher une « singularité » qui va réguler un certain nombre de choses injustes (genre les paradis fiscaux, les hedges funds, etc… Bref tout ce qui nous empoisonne l’existence, à nous les noncapitalistes…). Logicielle comprend tout de suite à qui elle a affaire… Un groupe anonymous dont un membre est proche d’elle s’est installée au cœur d’une méga-corpo sans scrupules (comme toutes les méga-corpos) et a infiltré l’ensemble des connections informatiques mondiales afin d’imposer ses règles pour un retour à une morale de bon sens. S’ensuit une course poursuite entre de mystérieux paramilitaires en noir suréquipés et une Logocielle bien pénalisée par son manque de moyens : pas d’essence, pas d’argent, pas de munition, pas de chocolat : la loose… … une dictature reste une dictature qu’elle soit le fait de jeunes masqués élégamment ou d’adultes à casques ou képis Heureusement notre héroïne a un cerveau, des amis et des nausées (bon, ça c’est moins bien…) Tout se corse quand son mari se fait enlever. Que l’on ne sait pas où se trouve son frère et qu’un proche se fait descendre… Le roman est rythmé à souhait et pose de multiples questions sur notre rôle dans la société. Doit-on rester les moutons abâtardis devant la télé-réalité où l’on commence à avoir des morts – même pas en direct les nuls ! –comme dans les romans de SF des années 60/70 (et dans Hunger games aujourd’hui…). Ou doit-on lutter et si oui comment ? Les anonymous de ce roman (pas de généralisation hein ? Les anonymous n’existent pas en tant qu’organisation, ce sont des personnes qui « agissent » selon des idéaux qui leurs sont communs –ou le croient-ils). La seconde moitié du XXème siècle proposait une révolution mettant en place de manière ponctuelle (…) une dictature du prolétariat, la première moitié se propose ici de mettre en place une révolution « virtuelle » mettant en place une dictature du geek. Ne nous trompons pas une dictature reste une dictature qu’elle soit le fait de jeunes masqués élégamment ou d’adultes à casques ou képis. Et des deux solutions il n’y en a aucune qui soit moindre Comme vous le constaterez ce roman outre le fait d’être une œuvre policière de divertissement pose en second plan de nombreuses questions d’actualité. Christian grenier mérite notre intérêt pour ces deux raisons et n’en oublions aucune.

JEAN-HUGUES VILLACAMPA

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